Smart Cities – Smart Grids, la transition : de l’énergie vers tous les aspects de la vie

L’actualité illustre l’intérêt croissant porté aux Smart Cities, avec notamment la tenue simultanée de deux conférences internationales en novembre 2012, l’ambition de l’Inde d’en implanter deux par État ou bien encore la ruée des industriels concernés. Entre l’ouverture d’un centre dédié à Londres par Siemens, la création du laboratoire « Phosphore » axée sur la ville durable par Eiffage, les initiatives se multiplient. Jusqu’à Lafarge qui migre de sa position de cimentier vers celle d’un acteur de la ville de demain, comme annoncé le 11 avril, en intégrant cette problématique au cœur de son métier.

Si les Smart Grids sont pensés pour englober la totalité de la communication entre les acteurs de la chaîne de l’énergie et faciliter la gestion de leurs problématiques, les Smart Cities en font un concept transverse.

La prise en main de la vie en communauté

Il s’agit d’appliquer les Smart Grids dans le domaine de l’énergie, et de dupliquer la démarche d’intégration des NTIC aux six axes que le Professor Doktor Rudolf Giffinger, expert en recherche analytique du développement urbain, associe à l’évaluation d’une ville intelligente :

Les implications, multiples, couvrent l’intégralité du spectre des compétences de la ville. Le principe d’optimisation continuelle des ressources qui a vu naître les Smart Grids est ici répliqué à tous niveaux. L’harmonisation des différentes activités d’une ville via les Smart Cities a ceci de novateur qu’elle ne privilégie pas un axe en particulier, mais qu’elle tend à favoriser un pilotage également pondéré. Ainsi, le développement d’un pôle économique est pensé avec toutes les répercussions environnementales, sociales, d’accessibilité…

Un raccourci trop souvent emprunté est de tronquer la signification de Smart City, n’en faisant qu’une ville technologiquement bien dotée. Cette vision réductrice élude les composantes sociales et environnementales qui sont primordiales puisqu’elles conditionnent l’acceptation du changement et la modification des schémas de pensée et de comportement pas les citoyens acteurs. La richesse technologique ne devient utile qu’en appui à une stratégie globale.

Une promesse bien dotée

Le cabinet Grant Thornton anticipe une croissance mondiale des Smart Cities annuelles de 14 % jusqu’à 2016 au moins. Selon IBM et McKinsey. L’Inde seule représentera un marché de 1.200 milliards de dollars dans les 20 prochaines années.

Un projet colossal a déjà été initié à Abu Dhabi. Masdar City (la source, en arabe), futur laboratoire des compétences mondiales Smart Cities, est une ville bâtie ex nihilo en plein désert. Les entreprises clés réservent leurs futurs emplacements : Siemens, General Electrics, BASF et même un centre de recherche partenaire du MIT. Le cout du projet est à l’échelle des ambitions affichées : pharaonique, de 22 milliards de dollars.

Issy-les-Moulineaux pousse le concept jusqu’au symbolisme, projetant de transformer un ancien fort en un quartier d’habitation novateur, vitrine du nec plus ultra en matière de Smart City. Géothermie, architecture, chaque secteur a été pensé pour s’intégrer avec les autres composantes. On trouve dans les bus électriques pour le transport, l’évacuation automatique des déchets depuis les habitations répondant à la norme basse consommation. Consommation d’ailleurs pilotée en temps réel (eau, gaz, électricité…).

Situées à la confluence des axes de développement des villes, les Smart Cities entrainent des partenariats entre industriels, noués afin d’apporter une réponse groupée aux problèmes posés, et également à favoriser l’interopérabilité. Bouygues et Alstom ont ainsi créé Emblix, coentreprise pour les écoquartiers.

Les impacts SI

Si les Smart Grids avaient entrainé l’interaction des SI à la fois entre les projets d’un acteur et entre les acteurs de la chaine de l’énergie, les Smart Cities reproduisent ce défi lancé aux SI à une tout autre échelle. Il s’agit là de connecter des entités appartenant non plus à un même secteur – déjà une gageure –, mais des métiers aux antipodes les uns des autres. La réussite des Smart Cities passe par l’osmose entre des acteurs différents interfacés pour le fonctionnement d’une ville entière.

Si l’état des Smart Grids montre que l’adaptation des Si aux projets communs et à fluidification des flux d’informations entre acteurs distincts est possible, il n’en demeure pas moins que les Smart Cities nécessitent une adaptation d’une tout autre ampleur. Cette difficulté peut s’avérer une superbe opportunité, permettant aux SI de conjuguer la spécificité d’un secteur d’activité et la polyvalence liée à l’interfaçage avec d’autres SI de spécialité différente.

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