Des voitures propres, mais avec quelle électricité ?

La France veut donner la priorité aux véhicules électriques. Mais d’où viendra l’énergie nécessaire à la recharge des batteries ? En tout cas, pas du vent, ni du soleil…

Selon les estimations, 2 millions de véhicules électriques devraient circuler sur les routes de France en 2020. A prioriune bonne nouvelle pour l’environnement.

Adieu les émissions de CO2 et autres gaz. Un développement encouragé par les pouvoirs publics qui, d’ores et déjà, poussent à l’installation des bornes de recharge publiques. 30 000 dans les prochains mois avec un objectif de 400 000 dans les sept ans. Sans compter les 4 millions de bornes dans les garages des particuliers.

Question cruciale : d’où viendra l’énergie indispensable à ces véhicules ?« La recharge simultanée de 2 millions de véhicules représenterait 2 % de la consommation électrique en France », indique Laurent Lherbiez, directeur adjoint d’ERDF Bretagne. Autre chiffre, très parlant : si toutes ces voitures s’alimentaient sur des bornes dites « à recharge accélérée », cela représenterait un « appel de puissance » (énergie nécessaire au démarrage) de 88 gigawatt. Or, 1 gigawatt équivaut presque à la puissance d’un réacteur nucléaire ! De quoi faire sauter le réseau !

Capricieuses énergies renouvelables

Comment fournir ce surplus d’électricité, tout en sachant que le nucléaire, qui représente aujourd’hui 75,2 % de la production, n’a pas le vent en poupe « La part des énergies renouvelables va augmenter, mais c’est une énergie qui reste aléatoire, rappelle Laurent Lherbiez. On ne peut pas contrôler le vent qui fait tourner les éoliennes ni le soleil du photovoltaïque. Et aujourd’hui, on ne sait pas stocker l’électricité à un prix abordable. » Ce n’est donc pas une source disponible sur commande. Notamment le soir, quand tout le monde voudra recharger sa voiture. Reste les centrales thermiques. Un sacré paradoxe ! Faire tourner des usines de production très polluantes pour fournir de l’électricité à des véhicules propres !

Une autre solution ? « Nous travaillons sur ce que l’on appelle lesSmart Grids. Un réseau intelligent de distribution d’électricité. Chaque maison sera équipée d’un boîtier qui gérera la distribution de l’électricité en fonction des priorités. L’idée n’étant pas de produire plus, mais de répartir mieux. » Une technologie déjà au point, testée dans plusieurs villes de France. Seul hic, installer 33 millions de boîtiers intelligents dans les maisons, appartements, entreprises… représente un investissement : 5 milliards d’euros. Durée du chantier : six ans minimum. Qui va financer ? Mystère pour l’instant.

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