La 21 e soirée des Jeudis du futur était consacrée aux “ smart grids ”, autrement dit aux réseaux électriques intelligents. Explications…
Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous utilisons déjà tous les réseaux électriques intelligents en l’ignorant totalement. Depuis vingt ans en effet, la France a franchi le pas : « Le pilotage heures pleines/heures creuses des chauffe-eau, c’est déjà du smart grid », explique Bogdan Rosinski, conseiller technologique chez S2e2 (science et système de l’énergie électrique), association née d’une initiative de 2005 visant à faire collaborer les entreprises et les laboratoires de recherche.
Pôle de référence sur les technologies de l’électricité intelligente, « S2e2 soutient des projets comme le « RWU » (remote wake-up) visant à réduire la consommation de veille des équipements électriques, ou encore « Afficheco », dont l’objectif est de fournir aux occupants des informations détaillées sur leurs consommations en temps réel et par poste (chauffage, eau chaude sanitaire, prises de courant…) pour constituer un levier important de changement des comportements », explique son président Thierry Allard.« Quand vous appuyez un peu fort sur le champignon et que votre consommation instantanée monte à 50 l/100 km, vous avez tendance à levier le pied », compare-t-il. Même si votre voiture n’est pas capable de dépasser le 20 l/100 de conso instantanée, l’image vous parle.
Consommer différemment
Les enjeux pour demain sont énormes et doivent s’accorder aux objectifs de l’Union européenne pour 2020, à savoir : 20 % de l’énergie produite doit être issue des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien…) ; réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre ; réduire de 20 % la consommation.
Mais comment adapter constamment la production à la consommation, sachant que l’électricité ne se stocke pas (ou mal… et ça coûte très cher) et que les pics de consommation ne correspondant pas forcément aux possibilités des énergies renouvelables ? En jouant sur une production plus locale desdites énergies renouvelables (demain, les immeubles et maisons seront équipés de panneaux photovoltaïques) et en baissant temporairement la consommation. Pour les spécialistes, seul un réseau capable de communiquer et de s’équilibrer immédiatement permettra de répondre à ce défi.
Le remplacement des 35.000.000 de compteurs traditionnels par le Linky (compteur vert clair intelligent et « communiquant » déjà expérimenté en Touraine par exemple) procède de cette stratégie, explique Gilles Pucheral, directeur territorial ErDF. En analysant en temps réel la consommation d’une maison, mais aussi sa production, il devient possible d’équilibrer au mieux les besoins, quitte à différer par exemple la production d’eau chaude de tel secteur pour répondre à un surcroît de besoin dans tel autre. Imaginez qu’en rentrant du travail à 19 h avec votre voiture électrique, ce soit l’énergie de vos batteries qui vienne en renfort pour faire fonctionner votre four… ou celui du voisin ? Un côté « Big brother » peut-être, mais plus besoin de produire plus, seulement de consommer différemment. Différemment et moins, grâce à une gestion intelligente de l’énergie. C’est possible, la première expérience d’auto-consommation électrique à partir de l’énergie solaire, commentée par Jean-Luc Tournebise, de Neolux (LED), en a démontré la faisabilité.
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