Linky : EDF évalue l’investissement entre 5 et 7 milliards d’euros

Henri Proglio a cité « trois étapes à franchir » avant la décision d’investissement.

Auditionné hier par le Conseil national du débat sur la transition énergétique, Henri Proglio, le PDG d’ EDF, a évalué « entre 5 et 7 milliards d’euros » le coût de la généralisation des compteurs communicants Linky. Initié il y a plusieurs années, le dossier a été relancé par le gouvernement l’automne dernier. Après une série de groupes de travail entre toutes les parties prenantes cet hiver, l’électricien public doit désormais valider cet investissement en conseil d’administration.

Les montants cités hier sont sensiblement plus élevés que ceux avancés jusqu’ici par ERDF, la filiale de distribution d’EDF, qui table de son côté sur un investissement global de 4,7 milliards. L’écart en revient pour l’essentiel au coût d’installation des quelque 35 millions de compteurs prévus. Les élus locaux, représentés au sein de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), estiment eux aussi que le coût sera supérieur à celui avancé par ERDF, compte tenu des temps de pose en zone rurale.

Le financement reste donc « l’une des trois étapes à franchir » pour entériner le projet, a rappelé Henri Proglio. Le principe arrêté jusqu’ici est de ne pas faire supporter l’investissement par les ménages, mais de le financer sur la durée d’amortissement (a priori vingt ans) par les gains de productivité sur la relève des compteurs qui se fera à distance.

Exigence de rendement

Le PDG d’EDF a indiqué que le « business plan » s’appuiera aussi sur la baisse de la fraude, et sur les recettes pour les services à « valeur ajoutée » qui seront associés au compteur, « sur la base du volontariat ». Le groupe, dont le cours de Bourse reste à un niveau très bas, est engagé dans un programme de réduction de ses coûts et d’exigence accrue sur le rendement de ses investissements. « On a peu ou prou sur les dix ans qui viennent, sur le territoire national, 100 à 120 milliards d’investissements à réaliser », a rappelé Henri Proglio, qui s’est aussi fixé un nouvel objectif de disponibilité des centrales nucléaires, « de 82 à 83 % ».

Concernant Linky, une autre des étapes est « la validation de la technologie, pratiquement franchie », selon Henri Proglio. Compte tenu des délais intervenus depuis le début du projet, l’un des enjeux est de s’assurer que les compteurs qui seront installés ne seront pas technologiquement obsolètes… « On anticipe déjà la génération 3 », a assuré le dirigeant, pour qui il faudra, enfin, « que nous ajustions le schéma contractuel » avec les collectivités locales, juridiquement propriétaires des réseaux de distribution d’électricité, et donc des compteurs : EDF veut pouvoir récupérer sa mise en cas de rupture du contrat de concession. L’électricien, qui devait arbitrer en interne certains points cette semaine, a renvoyé le dossier à dans un mois. Devant le Conseil national, Henri Proglio s’est fixé un rendez-vous « d’ici à l’été »« Cela avance, nous sommes dans un cadre de travail normal », a assuré hier aux « Echos » la ministre de l’Energie, Delphine Batho.

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