Smart grids : une promesse économique ?

Si l’engouement pour les smart grids se confirme, le marché mondial pourrait peser jusqu’à 100 milliards de dollars par an dès 2020. Avec, à la clé, des centaines de terrawatheures économisés.

Les technologies de l’intelligence énergétique seront-elles l’un des leviers économiques phares des années à venir ? Les chiffres avancés par les professionnels et les centres d’études spécialisés le laissent entendre.

Selon une étude d’Items International, publiée en novembre 2012, « le marché des smart grids pourrait atteindre les 100 milliards de dollars par an dès 2020 ». Et l’analyse des données collectées via les compteurs intelligents « pourrait représenter à elle seule un marché de 4,1 milliards de dollars d’ici 2015 », ajoute le cabinet de conseil indépendant.

L’engouement actuel pour le concept de smart grid (SG) est, en effet, partagé dans le monde entier. State Grid China Corporation prévoit par exemple d’investir 45 milliards de dollars, et les Etats-Unis autour de 400 milliards.

L’engagement des industriels et des PME dynamiques, boostés par les possibilités d’innovation offertes, ne se dément pas. En France, 1,2 milliards d’euros avaient déjà été engagés fin 2012 par 9 pôles de compétitivité dans des projets smart grids.

« Le marché SG, c’est par an et jusqu’en 2030, 1 à 2 milliards d’euros rien que pour le réseau français », a estimé Cécile George, directrice de l’accès aux réseaux électriques de la CRE, lors du Congrès SG 2013, le 4 juin.

Moins d’énergie consommée, moins de CO2 rejeté

Et les Etats veillent au grain. Car l’intelligence énergétique porte aussi avec elle d’immenses espoirs en termes d’économies d’énergie, d’optimisation pour la bonne utilisation des énergies nouvelles, et de baisse des émissions de CO2.

« Selon une étude du régulateur de l’énergie anglais, développer les smart grids permettrait de réduire de 40% les investissements nécessaires au développement du réseau électrique pour intégrer les énergies renouvelables », rapporte Cécile George. Un atout de taille au regard de la situation économique européenne.

Les  réseaux d’électricité intelligents rendent également possible la Maîtrise de la Demande d’Electricité (MDE). Dès 2011, l’AIE a plaidé pour ces nouveaux outils « qui pourraient diminuer d’ici à 2050 les pics de demande d’électricité de 13% à 24% selon les régions du monde ».

En Europe, selon Cap Gemini, un programme de MDE modéré permettrait d’économiser 59 TWh par an en 2020, une réduction du pic de production de 28 GW et une diminution des émissions de CO2 de 30 MT par an.

Car la valorisation financière des smart grids serait aussi à trouver dans leur potentiel de « verdissement » de l’économie et de l’énergie. Le Climate Group estime que grâce au seul déploiement des réseaux électriques intelligents, la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la production d’électricité atteindra 2,03 GT équivalent CO2 dans le monde en 2020, soit environ 7% des émissions mondiales actuelles.

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