Smart Grids : un peu d’intelligence dans un monde de brutes

En matière de développement durable, certains secteurs sont en avance sur d’autres. Il y en a aussi certains dont on attend assez logiquement beaucoup plus, et en ce sens, le marché de l’électricité est depuis toujours au centre de toutes les attentions.

 

Il faut dire qu’au fil des années et des évolutions techniques et technologiques, l’électricité s’est imposée à peu près partout : dans la climatisation, dans le chauffage, et même désormais dans l’automobile (ou en tout cas, elle devrait bientôt s’y imposer quand les véhicules seront abordables pour le plus grand nombre). Face aux mutations du paysage énergétique actuel, une nouvelle technologie, une nouvelle conception même du système est en train de faire son chemin : les smart grids.

Pour ma part, j’ai toujours été un peu sceptique quand un concept s’autoproclame intelligent : mais pour une fois, les smarts grids apparaissent comme une manière réellement pertinente de repenser les réseaux électriques à l’échelle française et européenne, de leur production à leur consommation en passant bien évidemment par leur distribution.

Le principe qui régit ces « réseaux intelligents » est simple. Puisque la consommation d’électricité connait de fortes variations en fonction des saisons ou même simplement des moments de la journée, il faut pouvoir piloter le système électrique de manière plus flexible et donc adapter efficacement et en temps réel l’offre en fonction de la demande. L’idée est donc d’intégrer toujours plus les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) aux réseaux afin d’optimiser les possibilités de mesure et de contrôle, et in fine faire du consommateur final un acteur quasi-indépendant de sa consommation énergétique.

Efficacité énergétique et éthique

Bien sûr, c’est une véritable révolution à la fois culturelle et industrielle qui sous-tend ce système : jusqu’à aujourd’hui, la gestion des réseaux électriques était unidirectionnelle, du producteur au consommateur. Si demain on donne les moyens à l’utilisateur final de choisir à quel moment et depuis quelle source utiliser l’électricité, le rapport de force va s’en trouver bouleversé !

Avant d’en arriver là, il va néanmoins falloir adapter l’ensemble des systèmes électriques et donc investir massivement. Si pour l’existant l’équation risque d’être compliquée et la note salée, les smart grids devraient en revanche constituer une aubaine pour les constructions neuves puisqu’ils répondent parfaitement aux exigences de la RT 2012 en matière de mesures et de contrôles aux bâtiments.

Et puis il faudra également que les smart grids passent par la case ‘éthique’ puisque ces réseaux donnent aux opérateurs des informations indirectes et directes sur les comportements des habitants, et donc sur leur vie privée. Alertée depuis 2011, la CNIL ne semble d’ailleurs guère satisfaite des explications apportées par les acteurs de ce nouveau marché, et même si des baisses conséquentes sont à prévoir sur les factures des particuliers, il n’est pas question de sacrifier l’intimité sur l’autel de l’efficacité énergétique et économique.

Reste que ce concept est à suivre de très près. Car en plus de permettre l’optimisation des réseaux existants et la création de mini-réseaux autonomes, en plus de pouvoir associer les différentes sources de production d’énergie (nucléaire, hydraulique, éolien, photovoltaïque, biomasse…), les smart grids permettent de mettre chacun en face des conséquences de ses actes. Mieux consommer pour moins payer et moins polluer, tout le monde sera gagnant à terme.

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